Février
Travailleuse communautaire passionnée et mère aimante, Maisie Dash est arrivée au Canada en 1925. Elle réside à Montréal depuis près de 74 ans. « Traiter les autres comme l'on veut être traité, car ce que l'on met sur le flot des eaux vous revient toujours à marée haute. »
Février
Éducatrice de formation, conseillère et leader auprès des jeunes, Sheila Barrow habite Montréal depuis 1957 et reconnaît avoir toujours été privilégiée : « Le sens du sacrifice pour la famille et ses amis ».
Février
Humaniste, mère de famille et enseignante de catéchisme, Evelyn Braxton réside à Montréal depuis 1929 : « J'ai toujours essayé d'être aimable, de tendre une main bienveillante et de les accueillir toujours avec un sourire. Et quand le chemin à parcourir se faisait ardu, long et difficile pour les uns et les autres, je les aidais à arriver à bon port tout en faisant fi des préjugés. »
Janvier
1998
Née aux États-Unis, Anne Greenup a émigré au Québec à la fin du 19e siècle. Elle s’installa à Montréal, et c’est ici, avec l’aide de sept autres femmes américaines, qu’elle fonda de Coloured Women’s Club of Montreal (CWCM), la première organisation féminine noire au Canada.
Le tournant du siècle fut marqué par l’avènement du capitalisme et la multiplication des groupes de solidarité. Ces groupes virent le jour pour lutter en partie contre les conséquences sociales et négatives de l’industrialisation. Ils étaient constitués principalement de femmes croyantes de la communauté et de nanties. Les femmes noires qui vivaient dans des conditions difficiles étaient exclues de ces groupes d’entraide. Ces femmes qui travaillaient comme domestiques et manœuvres étaient les femmes d’ouvriers du chemin de fer, alors il était tout naturel qu’elles ne soient pas admises dans cercles fermés. C’est pour répondre aux besoins spécifiques de sa communauté (le quartier Saint-Antoine qu’on appelle aujourd’hui Petite-Bourgogne) qu’Anne Greenup et son groupe de six se mobilisèrent dans ce quartier pour fonder le Coloured Women’s Club. Il s’agissait d’une organisation consacrée à l’entraide et à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
Au fil des ans, Anne Greenup et son groupe de femmes dédiées ont accueilli et aidé plusieurs familles noires dans le besoin. Grâce à leur vision, elles répondirent aux besoins spirituels, matériels et émotionnels de toute la communauté. Anne Greenup mit sur pied des abris temporaires pour les soldats de retour de la Guerre des Boers. Au cours de cette période, elles prirent soin des blessés, pansèrent leurs plaies et organisèrent des soupes populaires.
C’était aussi à l’époque des épidémies en 1901 et 1902 que le CWCM passa de club social à association caritative. En 1907, CWCM contribua à la fondation de l’Église Union United de Montréal, et qu’il créa en partenariat avec l’Église des bourses pour les étudiants noirs. Ces femmes firent du bénévolat dans les hôpitaux de Montréal, consolèrent des mères célibataires et aidèrent les sans-abri et les chômeurs. Le CWCM acheta même des sépultures au cimetière Mont-Royal pour que les nécessiteux puissent tout de même être enterrés dans la dignité.
Aujourd’hui, on ne sait que peu de choses sur la vie personnelle d’Anne Greenup ou sur ses accomplissements. Grâce à sa détermination et celle de ses six collègues, le CWCM est devenu un véritable phare pour la communauté noire.
Leurs œuvres de bienfaisance et de charité furent reconnues en 1997 par le ministère des Relations avec les Citoyens et de l’Immigration du Québec. Le prix de la solidarité remis par le gouvernement du Québec a été nommé le Prix Anne-Greenup pour la solidarité. Cette reconnaissance souligne la contribution exemplaire de cette femme et de son club dans leur lutte à l’exclusion sociale et économique, leur combat pour l’égalité et leurs efforts pour dresser des ponts entre les communautés et les regroupements sociaux. Ce prix coïncide avec les célébrations des nombreuses années d’existence du club. Le Prix Anne-Greenup pour la solidarité est remis aujourd’hui aux individus et organisations qui contribuent à la construction de réseaux de soutien, qui établissent des liens de solidarité entre les générations et qui renforcent le sentiment d’appartenance des citoyens à la nation.
Bien que le club ait été fondé par des femmes américaines, il compte maintenant des femmes de tout horizon de partout à travers les Caraïbes et le Canada.
Décembre
1998
Né à Montréal le 11 août 1929, Richard M. Lord détient un diplôme de génie chimique de la Michigan State University et un diplôme en droit de l’Université McGill. Il est membre de l’ordre des ingénieurs du Québec et de l’American Institute of Chemical Engineers, du Club Lions de Laval, de la fraternité KAPPA ALPHA PSI et il est directeur de l’International Institute of Environmental Education.
Il commence sa carrière comme ingénieur des procédés de fabrication chez Dominion Tar & Chemical Limited, une usine pétrochimique de Saint-Léonard. De 1955 à 1965, il travaille à la ville de Montréal comme ingénieur mécanique et électrique. Il a occupé la fonction d’ingénieur de projet aux communications pour Expo 67 et a été président de l’association professionnelle d’Expo 67 de 1965 à 1967. M. Lord passe ensuite chez F.C. HUME & Company Limited, une firme de consultants en génie pétrochimique où il occupe le poste d’assistant au président.
Les affiliations professionnelles de M. Lord sont nombreuses. Il est d’abord membre de la Commission d’appel de l’immigration de 1972 à 1974, puis de 1993 à 1996, il est nommé membre de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Il occupe en 1966 la fonction de vice-président, puis en 1970, de président du Parti libéral. En 1968, il est nommé consultant en recherche et agent de liaison de la communauté pour le comité spécial du sénat sur la pauvreté. En 1970, il travaille en tant adjoint de direction pour le secrétaire général de l’Institut Vanier de la famille. En 1947, il fonde le Unity Boys and Girls Club et en 1976, l'Association montréalaise des gens d'affaires et de profession de race noire. Il est actuellement président du Twenty Club, un club de débat du University Club de Montréal et aussi directeur des organismes suivants : la Maison Décision, la Maison Saint-Léonard, le Centre de réadaptation en toxicomanie de Portage, le Cercle des journalistes de Montréal. Il est aussi président de la Westmount High Old Boys Association, de la Royal Commonwealth Society, de la Corporation de développement CANAFRIC et de Richard Lord International Immigration Consultants Inc.
Il a aussi reçu de nombreuses distinctions dont le prix de l’hôpital de la Légion royale canadienne pour son dévouement à la communauté et un prix spécial pour son dévouement de la Barbados House de Montréal en 1991.
Novembre
1998
Oliver Jones est né le 11 septembre 1934 à Montréal. Il se produit en public pour la première fois lorsqu’il n’a à peine que 5 ans, et offre sa première prestation en salle quatre ans plus tard. Ses douze années d’études musicales avec Daisy Peterson Sweeny, la sœur d’Oscar Peterson, le mènent à une carrière musicale, mais c’est n’est qu’à partir de 1980 qu’il se lance dans le jazz.
Son plus récent album, Have Fingers, Will Travel, a été enregistré aux studios Capitol à Los Angeles et c’est son quatorzième album sur l’étiquette Justin Time. Cet album est le point culminant d’une aventure de 30 ans. Tout a commencé au Biddle’s, le célèbre club et grill de Montréal en 1983, une année charnière pour Oliver Jones. Son enregistrement en concert au Biddle’s a été la rampe de lancement pour Justin Time et a aussi permis de faire connaître un nouvel artiste emballant dans la plus pure tradition du jazz. En 1985, il se produit pour la première au Café des Copains de Toronto (rebaptisé depuis The Montreal Bistro) où il retourne par la suite annuellement pour se produire à guichet fermé pendant une semaine complète. En 1990, il a déjà parcouru le monde, se produisant dans des festivals et des concerts aussi loin qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, ainsi que lors d’une tournée en Afrique de l’Ouest.
En 1992, il participe au gala de clôture du Festival international de jazz de Montréal où se produisent également le Vic Vogel Big Band et le Montreal Jubilation Gospel Choir. La même année, il est invité à participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 1992. En 1995, il décide de réduire la cadence et prend une semi-retraite, sans toutefois arrêter complètement de se produire en spectacle. Il vient tout juste de rentrer d’une tournée du Brésil, du Royaume-Uni et joue régulièrement à travers le Canada.
Oliver Jones a reçu trois doctorats honorifiques en musique de l'Université Saint-Francis-Xavier, de l’Université McGil et de l’Université laurentienne. Il a été récompensé d’un prix Juno, de trois Félix, d’un prix de la SOCAN pour la composition ainsi que du prix Oscar Peterson présenté par le Festival international de Jazz de Montréal. En 1993, il reçoit le prix Martin Luther King Jr. qui célèbre sa contribution à la communauté noire du Canada. Plus tard au cours de la même année, il est récompensé de l’ordre du Québec et en 1994, de l’Ordre du Canada, pour ses réalisations exceptionnelles dans le milieu des arts. En 1996, le magazine Jazz Report le nomme compositeur de l’année.
Oliver Jones est aujourd’hui un des pianistes jazz les plus recherchés au monde. Il est acclamé partout à l’international et adoré tant par le public que la critique.
Octobre
1998
Marlene Jennings est née à Longueuil (Ville Jacques-Cartier) en 1951. Elle étudie les sciences sociales au Collège Dawson et la psychologie et la littérature à l’Université McGill. Elle va ensuite étudier le droit à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) de 1983 à 1986 et devient membre du barreau du Québec en 1988. Les réussites de Marlene Jennings sont remarquables.
Véritable pionnière, elle est la première femme élue présidente du conseil étudiant de l’École secondaire Le Moyne-d’Iberville (Longueuil) en 1968, elle fonde l’Association des étudiants noirs et du tiers-monde du collège Dawson en 1970 ainsi que l’Association des étudiants noirs de McGill dont elle est également trésorière en 1974. De plus, elle fait ses premiers pas dans l’activisme en condamnant l’apartheid en Afrique du Sud et au Zimbabwe et ramasse des fonds pour le Congrès national africain et le ZANU (l’Union nationale africaine du Zimbabwe). Pendant ses études en droit à l’UQAM, elle fonde le Congrès des avocats et juristes noirs du Québec.
Mme Jennings est la première femme noire à occuper la fonction de superviseuse des opérations chez Poste Canada (région de Québec 1979), la première personne noire à être élue représentante syndicale du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes du Canada et la première femme et personne de couleur à être nommée à la Commission de police du Québec (1988). Membre active de la International Association for Civilian Oversight of Law Enforcement (IACOLE depuis 1988), elle est la première femme noire et la première Canadienne à être élue à la vice-présidence de l’organisation. En 1996, elle joue un rôle important dans la création d’une organisation civile de surveillance de la police au Canada. De 1994 à 1997, elle est présidente du comité permanent sur les communautés culturelles du Barreau du Québec, et de 1995 à 1997, elle préside le Comité sur le civisme du Québec qui relève du ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration.
Elle est aussi membre fondatrice de Centre de ressources à la communauté noire, une organisation qui répond aux besoins des jeunes Noirs. Elle siège au conseil d’administration du YMCA Montréal-Métropolitain et du comité exécutif du YMCA de 1992 à 1996 et représente le YMCA Canada au conseil mondial du YMCA en Angleterre en 1994. En 1993 elle reçoit le prix Jackie Robinson de la professionnelle de l’année. Entre 1986 et 1985, elle collabore avec le Conseil des communautés culturelles et de l'immigration du Québec pour lequel elle est bénévole. En mai 1996, elle est élue au conseil d’administration de Centraide. En 1996, elle est nommée au conseil d’administration des centres de la jeunesse et de la famille Batshaw. Elle siège aussi au Comité directeur national de l’étude démographique de la communauté noire. En 1990, Mme Jennings est nommée conseillère stratégique à la déontologie policière pour la province de Québec.
En 1997, elle est élue au parlement comme députée de Notre-Dame-de-Grace-Lachine.
Septembre
1998
Marie-Yardely Dary Kavanagh est née le 13 juillet 1944 à Les Cayes en Haïti. Elle grandit à Port-au-Prince, puis quitte le pays avec sa fille pour aller rejoindre son mari au Zaïre, où elle vit pendant deux ans. Ils émigrent d’abord aux États-Unis, puis au Canada en 1967. Quelques années après la naissance de son fils, Mme Kavanagh décide de s’enrôler au cégep afin de répondre aux exigences du système canadien, puisque la formation et les diplômes qu’elle avait reçus à Haïti n’étaient pas encore reconnus ici. Elle obtient donc un diplôme en soins infirmiers et commence sa carrière avec les grands brûlés à l’Hôtel-Dieu de Montréal. Elle est ensuite promue infirmière-chef pour le post-partum et coordinatrice de section à l’hôpital Charles LeMoyne et plus tard, chef infirmière pour le Centre hospitalier Anna-Laberge, un hôpital de courte durée.
Détentrice d’un baccalauréat en sciences de l’Université de Montréal et d’une maîtrise en science de l’administration publique de l’ENAP (l’École nationale d’administration publique), Marie-Yardely Dary Kavanagh a été membre de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, de l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, de l’Association des directeurs et responsables de soins infirmiers du Québec et du Collège canadien des directeurs de services de santé. Elle a également siégé sur le conseil d’administration du Foyer Châteauguay en tant que membre du CHAL.
Mme Marie-Yardely Dary Kavanagh est la première femme à avoir été nommée directrice des soins infirmiers dans un hôpital de transition (courte durée). Elle a écrit et coécrit plusieurs brochures et articles spécialisés, notamment Comment vivre avec une mammectomisée dans le magazine Infirmières canadiennes, ainsi que plusieurs autres outils éducatifs et de référence. Non seulement elle a élaboré plusieurs programmes pour améliorer les interventions du personnel infirmer sur les patients, mais elle a également pris part à la restructuration de départements, à des projets ainsi que des programmes de formation, et elle a créé différents outils de soutien dans son champ d’expertise.
Elle a participé en tant qu’invitée à plusieurs conférences sur l’avenir des infirmières Les perspectives d’avenir des infirmières haïtiennes au Québec pour le Regroupement des infirmières haïtiennes. Elle a remporté de nombreuses et récompenses en reconnaissance de ses contributions et réussites exceptionnelles dans le domaine des soins infirmiers.
Marie-Yardely Dary Kavanagh s’est éteinte le 11 février 1996 à l’âge de 51 ans après une bataille de deux ans contre le cancer du sein. Elle était, et restera, une grande dame admirée par ses pairs. Malgré sa grande souffrance, elle fut un exemple de courage et de dignité, car même dans l’adversité, elle n’a jamais cessé de se consacrer à sa vocation. Cette femme forte et pleine de compassion a laissé un héritage de bonté immense. Pour tous ceux qui la connaissaient, elle a été le symbole du succès et de la réalisation.
Août
1998
Né le 15 janvier 1929 à Atlanta et cadet d’une famille de trois enfants, Martin Luther King Jr. était un homme au courage moral exceptionnel. Diplômé en sociologie, en théologie et en philosophie, il fut le fer de lance de campagnes contre le racisme et la ségrégation raciale. Il a servi la cause des Noirs partout à travers le monde en se consacrant à la lutte pour les droits civils aux États-Unis.
En 1955, il défie le règlement interdisant aux Noirs de partager les mêmes sièges que les blancs dans les autobus municipaux. Grâce au succès de sa campagne de boycottage des autobus de l’Alabama avec l’aide de Mme Rosa Parks, il est reconnu immédiatement comme un leader du mouvement des droits civiques à l’échelle nationale aux États-Unis.
C’est après avoir étudié les enseignements du Mahatma Gandhi que Martin Luther King Jr. adopte sa philosophe de la désobéissance civile et non violente. Dès 1960, King multiplie ses actions, il travaille également comme pasteur avec son père à l’église Ebenezer Baptist Church (Atlanta) et devient président de la Conférence du leadership chrétien du Sud. Il s’exprime ouvertement contre la participation marginale des Noirs aux élections, contre le racisme et la ségrégation, tout particulièrement dans le sud des États-Unis et dans les régions plus conservatrices.
Martin Luther King Jr., qui surveillé de près par le FBI à cette époque, organise une immense manifestation, la marche sur Washington, le 28 août 1963. C’est lors de celle-ci qu’il prononce son discours magistral I have a dream dans lequel il exhorte à ce que la conscience de la nation prime sur le tribunal de la moralité. C’est cette conscience qu’il parvient à toucher ainsi. En 1964, le Time magazine nomme King, Homme de l’année. C’est la première fois qu’on attribue un tel honneur à un Noir. Toujours la même année, il devient le plus jeune récipiendaire d’un prix Nobel de la paix.
King ne s’arrête pas et organise des manifestations du nord au sud afin de soutenir la déségrégation des écoles, des lieux publics et des institutions, il encourage les Noirs à voter, et il s’attaque aux conditions sociales et économiques créées par la discrimination. King cherche à permettre aux Noirs d’intégrer aussi rapidement que possible le courant dominant de société américaine. Il lance un appel à la révolution des valeurs afin de réformer l’ensemble de la société.
En 1968, Martin Luther King Jr. organise la marche des pauvres sur Washington et exige la fin de toutes les formes de discrimination et le financement d’une « déclaration des droits économiques » de 12 milliards. C’est au cours de cette campagne qu’il s’envole vers Memphis au Tennessee pour y soutenir des employés d’entretien en grève. Le 4 avril 1968, au moment où il sort de sa chambre d’hôtel, il est abattu par une balle. Sa mort violente provoque des émeutes dans de nombreux ghettos noirs à travers le pays. Condamné pour le meurtre de King, James Earl Grey est emprisonné, mais ses véritables motifs ou complices n’ont jamais été découverts.
Depuis 1983, le 19 janvier est une célébration nationale commémorant Martin Luther King Jr.
Juillet
1998
Léopold Sédar Senghor nait le 9 octobre 1906 à Joal, une petite ville du Sénégal. Sa famille est fortunée, et son enfance se déroule sans problème. Bachelier en 1928, il décide de poursuivre ses études à Paris. C’est là qu’il fait la connaissance de Damas et Césaire avec qui il pose les fondations de la négritude.
Senghor commence sa carrière comme professeur de français, d’abord à Tours, puis à Saint-Maur-des-Faussés. Poète de la négritude, il lutte pour faire disparaître l’image du « bon nègre ». En 1934, Senghor met sur pied avec l’aide de Damas et Césaire une publication intitulée La revue de l’étudiant noir. Il participe à la campagne française, puis est capturé en 1940. Démobilisé en raison de la maladie, il participe au Front national universitaire. Au cours de la même année, en 1945, tandis que le Sénégal était toujours une colonie française, Senghor y est élu membre du parlement et publie son premier recueil Chants d’ombre. En 1956, la loi-cadre Deffere est promulgué et prévoit découper les colonies françaises occidentales en Afrique en huit États indépendants. Senghor qualifie cette loi de balkanisation. Un an plus tôt, Senghor était élu Secrétaire d’État à la présidence du conseil. En 1960, il devient le premier président élu du Sénégal. Il dirige son pays jusqu’à sa démission en 1981. Il a toujours privilégié une troisième voie dans sa façon de diriger, celle du socialisme africain.
Senghor disait : « Nous devons, après Mao Zedong et Nehru, réfléchir et attendre par nous-mêmes et pour nous-mêmes en tant que Noirs… nous devons accéder à la modernité sans se débarrasser de notre authenticité ».
Docteur honoris causa dans plusieurs universités, homme de lettres éminent, Léopold Sédar Senghor a publié de nombreux livres. Parmi ceux-ci Chants d’ombre (1945), Hosties noires (1948), Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, précédé par Orphée Noire de Jean-Paul Sartre (1948), Chants pour Naett (1949), Ethiopiques (1956), Nocturnes, Liberté 1: Négritude et humanisme (essai, 1964), le poème Elégie des alizés accompagné d’une lithographie originale de Marc Chagall (1969), Liberté 2 : Nation et voie africaine du socialisme (essai, 1971), Lettre d’hivernage (1973), Paroles (1975), Liberté 3 : Négritude et civilisation de l’universel (essai 1977), Élégies majeures, suivi de Dialogue sur la poésie francophone (1979), La poésie de l’action (essai, 1980), Liberté 4 : socialisme et planification (essai, 1983).
Une édition spéciale d’ Élégies majeures et Oeuvre poétique a été publiée en 1990 pour l’intronisation de Senghor à l’Académie françcaise le 2 juin 1983.
Juin
1998
Docteure Yvette Bonny est née à Haïti. Elle a commencé ses études en médecine en 1954 et obtient son diplôme en 1959, pour aller ensuite pratiquer dans les villages afin d’offrir des soins de santé aux gens. Elle émigre au Québec en 1961 et effectue sa résidence à l’hôpital pédiatrique Sainte-Justine en 1965. Elle se spécialise à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont où elle fait sa résidence en hématologie en 1967 et en pathologie en 1968. Elle est membre agrégée du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Elle obtient sa licence pour pratiquer de la Corporation des Médecins et Chirurgiens du Québec en 1969, se marie en 1973 et a une fille magnifique de maintenant 22 ans.
Les affiliations de la Dre sont nombreuses et sa carrière est exceptionnelle. Elle est membre de la Société de pédiatrie du Canada, du Collège Royal des Médecins et des Chirurgiens du Canada, de l’Association des médecins haïtiens à l’étranger, de la Société de la greffe de moelle du Canada, de l’Association Kouzin, Kouzine (semblable aux Grands frères, consacré aux jeunes Haïtiens de Montréal), de LEUCAN, du Groupe d’étude québécois des maladies sanguines. Depuis 1978, elle est professeure agrégée à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et depuis 1981, responsable du département pédiatrique de l’unité provinciale de greffe de moelle au Centre Hospitalier Maisonneuve-Rosemont. En 1980, elle devient la première spécialiste à réussir une greffe de moelle sur un enfant au Québec.
Lors de ses nombreuses conférences, Dre Bonny aborde différents sujets comme l’anémie falciforme, les maladies sanguines et les greffes de moelle osseuse aux enfants. De 1977 à ce jour, sa contribution et son excellence dans son domaine ont été récompensées par la communauté haïtienne de Montréal, du Centre hospitalier Maisonneuve Rosemont (professeure émérite), par l’Association des médecins de la langue française du Canada, qui l’a honorée du titre de Médecin de cœur et d’action. En 1995, l’Association des Hématologues-Oncologues du Québec la désigne hématologue de l’année. En 1995 et 1996, elle est nommée Femme de mérite – Catégorie Soins de santé par le YMCA.
La communauté haïtienne est au cœur des préoccupations de Dre Bonny. Elle tente d’aider ses compatriotes en se dépassant dans sa profession dans son pays d’adoption. Reconnue par ses pairs dans un domaine à prédominance masculine et spécialiste recherchée, elle a fait sa marque parmi l’élite. Elle adore les enfants et maintien des liens privilégiés avec les enfants et les médecins haïtiens. Elle a reçu le prix Claire Heureuse, une récompense offerte lors de la commémoration du drapeau haïtien ainsi que le prix de l’honneur et du mérite de l’Association des Médecins haïtiens à l’Étranger pour sa contribution importante dans le domaine de la médecine et envers la communauté haïtienne, une contribution suffisante pour que son nom soit publié dans une édition du International Who’s Who. Hématologiste et pédiatre de renom, Dre Yvette Bonny s’exprime sur ses origines : « Je considère que mon devoir est de représenter les Haïtiens partout. Que je sois à l’hôpital, au cinéma, dans la rue. Partout et toujours. »
Mai
1998
Né à Trinité et dixième enfant d’une fratrie de onze, le Dr Ross obtient son diplôme en gestion de la University of the West Indies en 1972. Grâce à une bourse, il termine une maîtrise en administration des affaires à la University of Western Ontario en 1974. Il enseigne par la suite à la University of the West Indies en Jamaïque pendant 3 ans. En plus de travailler avec des étudiants de premier et de deuxième cycle, il est membre d’une faculté au sein d’un programme de développement exécutif et directeur du programme de développement pour les responsables du marketing. Il travaille également avec le comité d’économie national, un organisme gouvernemental dont la mission consiste à encourager et augmenter l’épargne parmi les Jamaïcains.
Son expérience en Jamaïque le convainc qu’une carrière universitaire pourrait être valorisante et productive. Il retourne à la University of Western Ontario, encore une fois grâce à une bourse et obtient en 1982 un doctorat en administration des affaires. En 1981, il rejoint l’Université Concordia en tant que professeur adjoint dans le département de marketing et la faculté de commerce et d’administration. En 1984, il devient professeur associé. Au cours de la même année, il est nommé aide-doyen à la recherche et au doctorat de la faculté de commerce et d’administration. En 1985, il est nommé aide-doyen pour tous les programmes de la faculté et directeur de programme au doctorat pour le programme conjoint de doctorat en administration entre Concordia, les Hautes Études commerciales, McGill et l’Université du Québec à Montréal. En 1988, il occupe le poste de doyen intérimaire de la Faculté de commerce et d’administration à l’Université Concordia pendant 6 mois et entre 1990 et 1995, celui de doyen intérimaire et de doyen. Dr Ross devient ainsi le premier membre de la communauté noire à obtenir un poste de doyen d’une école commerciale au Canada et à gérer certaines des plus grandes de ces écoles au Canada.
À l’extérieur du milieu universitaire, Dr Ross est un des cinq individus qui travaillent avec des responsables du gouvernement afin de mettre sur pied la Corporation de développement économique Mathieu da Costa. Il devient par la suite directeur de la corporation. Il a prononcé des discours lors des soirées de gala de L'Association montréalaise des gens d'affaires et de profession de race noire et d’une cérémonie de collation des grades d’un MBA pour cadres à la University of the West Indies. Il est également membre du comité aux relations internationales de cette université. Dr Ross a conseillé le programme d’apprentissage destiné aux minorités et est collaborateur à la rédaction au Community Contact. Il est marié. Sa femme est professeure à l’École des hautes études commerciales et ils ont deux filles.