40 ans.

Il faudrait aujourd’hui presque s’efforcer pour imaginer l’Afrique être la grande absente de la sphère publique au Québec, et pourtant, elle n’était quasiment nulle part en vue à l’époque de la naissance de Vues d’Afrique. 

Nous n’étions essentiellement que quelques amis, Africains, journalistes, anciens coopérants se réunissant de temps à autre pour échanger et discuter; discussions fréquemment rythmées par un sentiment d’indignation. Le déclic s’opéra durant une conférence de presse du Festival des films du monde; Ousseynou Diop, journaliste à Radio-Canada International, et l’un de nos membres, questionnait l’absence de films africains au programme! Ces derniers relevaient du mythe d’après nos interlocuteurs de l’époque. 

  • Parce que ça n’existe pas!

Nous n’avions que cela pour seule réponse.

Nous avons alors mis en œuvre le projet d’organiser une semaine durant laquelle ces films seraient mis à l’honneur. Il était essentiel de rappeler que le cinéma africain n’était pas une fiction. À cet effet, nous avions le soutien de Robert Daudelin, directeur de la Cinémathèque québécoise.

C’est ainsi que naquit l’initiative du Festival. Quelle ne fut pas notre surprise, face à son succès, que nous ne soupçonnions pas. Il faisait certainement écho à la Superfrancoête de 1974. 

La population afrodescendante, dont le nombre s’élevait alors à quelques dizaines de milliers de personnes, se dénombre aujourd’hui à près de deux millions. Elle s’inscrit dans toutes les sphères de la vie québécoise, notamment en politique.

Vues d’Afrique a au fil des ans accompagné cette évolution et est aujourd’hui, un organisme reconnu, aussi bien par l’Organisation internationale de la Francophonie que par l’UNESCO, avec un vaste réseau en Afrique et en Europe.

L’équipe est impatiente de célébrer ce quarantième anniversaire! Sans oublier le Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou, auquel nous sommes fiers d’avoir été jumelés en 1985, à l’Hôtel de Ville de Montréal. Les auteurs de films majeurs, des quatre décennies de notre existence, seront également de la partie. Une riche programmation est en perspective : soirées spéciales et colloques (dont celui autour du proverbe sahélien : « L’Ombre du zèbre n’a pas de rayures ») pour ne citer que quelques exemples!

 Du 11 au 21 avril 2024