Retour

Thomas Sankara

Lauréat 

Janvier

1995

Sankara fut le symbole de la lutte au colonialisme, au néocolonialisme, à l’impérialisme et à l’exploitation de la classe ouvrière. Son ascension étourdissante a apporté de l’espoir à des millions de jeunes Africains pour qui Sankara représentait une nouvelle génération : fière de ses origines, ouverte à la modernité et prête à assumer son rôle. Président vertueux et populaire, il a offert une nouvelle dignité aux Burkinabés et aux Africains en général. Sankara le rebelle Thomas Sankara est né en Haute-Volta en 1945. Le 2 octobre 1983, à l’âge de 38 ans, il est élu à la tête de ce pays, devenu depuis le Burkina Faso. Officier et intellectuel, il dirige le pays d’une façon considérée comme révolutionnaire. Il voulait réorganiser l’État et la société par la mobilisation des agriculteurs et des jeunes gens. Cette réorganisation, croyait-il, devait être effectuée en mettant un terme aux discours vides des élites corrompues qui, depuis longtemps, avait perdu contact avec la réalité du Burkina Faso, un pays d’artisans et de fermiers, aux ressources naturelles limitées et affecté par la sécheresse. Sankara croyait fermement à a la « dignité de la pauvreté », une dignité que chaque personne devait assumer avec honneur, en combattant pour ce qui essentiel. Son message à la jeunesse burkinabée était que la seule façon de trouver des solutions et de veiller à la bonne santé de la nation était d’étudier, de méditer et d’agir collectivement vers un objectif productif. En tant qu’instigateur d’une forme de « révolution » idéologique, Thomas Sankara n’avait qu’une seule ambition : empêcher son pays de sombrer dans la pauvreté en assurant une reprise économique. Il voulait que tout un chacun au Burkina Faso soit responsable, et pour ce faire il devait reconnaître leurs droits et en traitant son peuple avec le respect que chacun mérite. Ces changements ne furent pas faciles à entreprendre. Non seulement Sankara a dû prendre le pouvoir par la force, il a également eu la témérité de défier l’ordre social établi. Après de nombreuses déceptions et blessures infligées aux nations africaines par des pseudochefs révolutionnaires, qui n’étaient rien d’autre que des dictateurs, Sankara a voulu redonner espoir non seulement par les mots, mais surtout par ses actions. Tous les citoyens doivent participer à l’effort collectif et au développement de la nation. Les hauts dirigeants devaient changer leurs styles de vie.

Lauréat

Janvier

1995