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Léo Kalinda

Lauréat 

Septembre

1997

Né à Butare, dans le sud du Rwanda, Léo Kalinda est, avant sa classe de terminale, recruté, par l'Office de coopération radiophonique française comme animateur à Radio Rwanda. Seulement pour quelques mois. En 1973, il est banni du pays, avec des milliers d'autres, lors de violences gouvernementales contre les Batutsi, la communauté minoritaire.  

Exilé en France, il étudie le journalisme et fait ses premières armes parisiennes à Radio France Internationale. Immigrant à Montréal, il fait son entrée à la Société Radio-Canada en 1978. Des émissions de pointe comme Le Point à Radio-Canada, et le magazine Nord-Sud, diffusé sur les ondes de Radio-Québec future Télé-Québec, lui valent une certaine notoriété. Mais, c`est à la radio que Léo Kalinda se fait une réputation de grand reporter et d`analyste de politique internationale. Une quarantaine d’années aux programmes d'affaires publiques Présent dimanche, Dimanche magazine et de Desautelsledimanche. Léo Kalinda est corécipiendaire du Grand prix international du reportage télé du CIRTEF en 1986, pour la série Afrique du Sud, Quatre portraits sous l'apartheid. En 2006, son film "Mères courage, Survivantes vivantes " reçoit Le Prix-ONF Regards d’ici et le Prix du public au Festiv`elles Festival International des Femmes de Montréal.

Premier journaliste d'origine africaine à travailler pour de grandes stations au Québec, M. Kalinda s'est imposé grâce à son dynamisme et à son professionnalisme. Son travail journalistique avant, durant, et après le génocide des Batutsi l'a propulsé sous les feux de la rampe. Un des premiers internationaux à remettre le pied au Rwanda en juillet 1994, il y découvre que sa Famille, mère, frères épouses enfants, a été presque entièrement exterminée, paix à leurs âmes. Ce massacre planifié a fait un million de victimes. En Occident, bien des gens ont été étonnés d'apprendre que ce n'était pas un carnage entre ethnies qui s’entretuent depuis des générations.  Ils ignoraient, explique Léo Kalinda,  que les Rwandais forment un même peuple, une seule ethnie, mot qui, selon Larousse, désigne un groupement humain uni par une structure familiale, économique et sociale homogène, sur une communauté géographique de langue et de culture.  M. Kalinda insiste: génocide au Rwanda ou génocide rwandais, sont des termes utilisés par négationnistes et révisionnistes signifiant double génocide pour nier le génocide, le crime des crimes, contre les Batutsi.  Il en est convaincu; il faut enseigner à nos enfants à considérer toute personne, même criminelle, comme un être humain. Par son humanisme, et sa pratique du journalisme, Léo Kalinda est une de nos figures de proue, un modèle pour les jeunes de la communauté noire qui aspirent à réussir dans le domaine des communications.

Lauréat

Septembre

1997