Avril
1997
Mil neuf cent quatre-vingt-dix-sept marque le 50e anniversaire de l'arrivée, dans les ligues majeures du baseball noro-américain, de Jackie Robinson. Il fut le premier Noir à avoir percé, ce que l'on a coutume d'appeler le « mur d'exclusion », qui empechait les joueurs de couleur de participer ce sport au niveau des ligues majeures. Né en Georgie, Jackie Robinson débuta sa carrière en tant que footballer a l'Université de Californie à Los Angeles. Par la suite, ii quitta l'université pour devenir joueur professionnel avec les Bulldogs de Los Angeles, mais une blessure à la cheville ralentit sa carrière. ll servit par ailleurs comme lieutenant dans l'armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale, avant de revenir à la vie civile en souhaitant devenir professeur d'éducation physique. Jackie Robinson décida de jouer quelques saisons dans Jes ligues américaines de baseball des Noirs. En 1945, alors qu'il jouait avec Jes Monarchs de Kansas City, Branch Rickey, gérant des Dodgers de Brooklyn, découvrit son poteotiel et le recruta en 1946 pour jouer avec les Royaux de Montréal, le meilleur club-école de l'époque. Jackie Robinson était adulé par la communauté noire de Montréal. Toutefois, il devait continuellement lutter contre la discrimination raciale très marquée à l'époque, surtout qu'on considérait alors qu'il ne méritait ni son poste, ni ses privilèges, en tant que joueur des Royaux de Montréal. Cependant, Jackie Robinson se préparait pour une carrière dans les ligues majeures. Branch Rickey, croyant toujours au potentiel de Robinson, annonça aux joueurs qu'il voulait l'engager pour jouer avec les Dodgers de Brooklyn. Cette nouvelle engendra diverses réactions chez les Dodgers, certains joueurs affirmant qu'ils ne joueraient jamais avec un Noir, et les Cardinaux de Saint-Louis menacèrent même de faire la grève. Rickey insista et le 11 avril 1947 Jackie Robinson débuta sa carrière dans les ligues majeures avec les Dodgers de Brooklyn. Comme premier joueur noir de baseball professionnel, Jackie Robinson conserva pendant 10 saisons une fiche impréssionnante. II termina sa carrière avec une moyenne à vie au baton de 311. En 1949, ii gagna le trophée du joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue nationale. II participa egalement a six matches des étoiles et fut membre d'une équipe qui remporta « les séries mondiales ». Ces succès ont amené beaucoup de jeunes Noirs a rêver de jouer dans les ligues majeures de baseball. Jackie Robinson est considére comme un des grands de l'histoire de l'Amérique, parce qu'il a ouvert les portes du « Golden Era» du sport, cette période ou des athlètes noirs ont enfin pu accéder au monde du sport professionnel en Amérique du nord. À sa retraite, Jackie Robinson s'est impliqué dans plusieurs causes sociales, en devenant, entre autres, directeur d'un programme de lutte contre la drogue. Décédé le 24 octobre 1972, Jackie Robinson a légué aux générations futures un héritage immense dominé par la ferme volonté de poursuivre sa lutte pour la justice et l'égalité des races et des peuples.
Mars
1997
Originaire d'Haiti, Renée Conde-Icart possède une formation en psychologie et une vaste expérience en enseignement et dans l'organisation de coopératives. De 1956 a 1964, elle a enseigné en Haïti au primaire et au secondaire. Par Ia suite, de 1969 a 1972, elle a mis sur pied, a Montréal, une coopérative étudiante et a donné des cours de français à l'école secondaire. En 1973, Mme Condé-Icart a travaillé en tant qu'animatrice pour le Bureau de la communauté chrétienne des Haitiens de Montréal (BCCHM). Elle était responsable du programme d'action familiale et du programme de garderies, et animait régulièrement des rencontres entre personnes agées de la communauté haïtienne. Les années 70 ont représenté une période difficile pour les garderies au Québec ainsi que pour la communauté haïtienne en raison de la loi d'expulsion du ministère de l'immigration. Les immigrants devaient se débrouiller pour trouver une résidence, une garderie et un emploi presque simultanément. C'est dans ce contexte que Mme Condé-Icart a fondé la Garderie Ami-Soleil dont elle assume la direction depuis 20 ans. La Garderie Ami-Soleil véhicule des principes philosophiques que les enfants sont appelés à mettre en pratique dans la vie quotidienne. L'un de ces principes est basé sur le respect de soi et d'autrui. La lutte contre le sexisme, le racisme et la paupérisation constituent quelques-uns des principaux enseignements de la garderie. Mme Condé-Icart mise également sur l'importance pour chaque enfant d'être fier de ses origines culturelles. Cette fierté s'exprime dans Ia garderie par l'utilisation de livres et de contes dont les principaux protagonistes sont des personnes de couleur. La garderie mise, entre autres, sur l'organisation d'activités éducatives pour les enfants dans le cadre de manifestations interculturelles. Mme Condé-Icart a également été membre de la Table de travail et de consultation sur la politique familiale au Québec et siège présentement au sein de plusieurs comités. Tels que le Regroupement interorganisme pour une politique familiale au Québec et le Comité consultatif des groupes ethniques de la CECM. De plus. afin de répondre aux divers besoins des familles haïtiennes, elle a crée le Centre haïtien d'action familiale (CHAF) dont elle continue d'assumer la coordination bénévolement. La tenacité, le dévouement et l'engagement soutenu de Renée Condé-Icart dans le milieu socio-communautaire illustrent la grande valeur de cette femme qui a généreusement contribué a l'essor de sa communauté.
Février
1997
Originaire de l'lle de la Dominique (Antilles britanniques), le Dr. Eisenhower Etienne enseigne à l'École des Hautes Études Commerciales (HEC) de l'Université de Montréal depuis plus de 18 ans. Titulaire d'un doctorat en administration des affaires de l'Université de l'Ouest de l'Ontario, il a publié deux manuels scolaires qui sont utilisés partout en Amérique du Nord. Malgré des déplacements fréquents à l'étranger, les liens qu'entretient Dr. Étienne avec sa communauté demeurent très étroits. Ses convictions en matière d'affaires se sont traduits par son engagement au sein de l'Association noire des gens d'affaires de Montréal, ou il a assume la fonction d'administrateur. Il a également participé, en tant que consultant, au projet de réalisation pour la Corporation de développement d'affaires Mathieu Da Costa, un organisme voué à la création et au développement d'entreprises au sein de la communauté noire du Québec. II a véhiculé le concept des petits emprunts, basé sur l'idée que l'entreprise qui investit dans sa communauté et qui est soutenue par elle s'en trouve renforcee. La philosophie dont s'inspire le travail de Dr. Etienne aupres des Noirs est fondee sur le principe suivant : le systeme economique liberal qui prevaut en Amerique du Nord etant alimente par l'entreprise privee, les
Noirs doivent devenir des chefs d'entreprises et créer des emplois pour les membres de leur communauté. Il s'avère crucial que les Noirs ne dépendent plus uniquement de postes de travail disponibles et qu'ils créent leurs emplois. L'entrepreneurship au sein de la communauté noire constitue donc le meilleur moyen d'accumuler du capital et de s'assurer une sécurite financière. Toutefois, il est conscient que l'éducation constitue la base pour un meilleur avenir. Les étudiants devraient miser sur leur éducation pour se préparer a leur future carrière. Dr. Etienne croit aussi en l'importance d'acquérir des expériences de travail dès que possible, parce que les employeurs n'évaluent pas seulement les aptitudes des jeunes mais aussi leur comportement. Son expérience lui a montré que les emplois d'été sont source de maints apprentissages essentiels, tels ceux de l'épargne, de la planification et de l'élaboration d'un budget. Les conseils que Dr. Étienne prodigue aux étudiants ne diffèrent pas de ceux qu'il donne aux nouveaux entrepreneurs: travaillez fort, commencez petit, épargnez et persévérez. Ces recommandations a la jeunesse noire valent aussi pour les adultes, qui, selon lui, doivent jouer un rôle de premier plan dans l'évolution de leur communauté.
Janvier
1996
L'église Union United et le Centre communautaire des Noirs (CCN) Ont été à travers les années, deux des points de rencontre de tous les Noirs-anglophones montréalais y compris les nouveaux arrivants. Dans des temps difficiles economiquement et socialement les Noirs étaient relégués à des emplois de seconde classe et confrontés à des situations de racisme flagrant. Ces institutions de la communauté noire représentait un havre, un lieu ou régnait la fraternité, la solidarité. Le défunt Révérend Este (1925-1968) durant ses 45 ans de ministère religieux à l'Eglise Union United a dedié sa vie à la défense des droits des Noirs de sa congrégation et de Montréal. Cet homme altruiste, charismacique, articulé a été pour plusieurs une source d'inspiration. Conseiller dans le doute, consoleur dans I'adversité, visionnaire, Charles Este est celui qui fit ériger sur le terrain de l'église, le Centre communautaire des Noirs, un organisme destiné à soulager la pauvreté dans le quartier de la petite Bourgogne et voué au rapprochement des cultures.
Stanley Clike était originaire de Truro en Nouvelle Écosse. II a été un des directeurs influents du CCN. Diplômé en travail social de l'Université McGill, sa philosophie de gestion etait tout entière impregnée de ce biais. Aimant particulièrement les personnes agées et les jeunes, il dirigea conjointement le Centre avec Charles Este pendant plusieurs décennies. Ces deux hommes partageaient un idéal commun, l'avancement de la cause des Noirs et le soulagement de la pauvreté qui les affiigeaient. Malgré deux visions opposées sur les méthodes à employer, ils se sont unis pour mener un même combat.
Décembre
1996
Chirhalwira Kagwi Mulikuza, dit Chira est né au Congo-Zaïre en 1952, un pays africain aux multiples fleuves considéré à juste titre comme le Coeur du continent. Chira a immigré au Canada en 1984 pour fuir la dictature qui sévit dans son pays natal.
Journaliste, historien, éducateur et agent de développement communautaire, Chira comme beaucoup de ses compatriotes d'exil, cultive précieusement la polyvalence. En sa qualité d'historien, il se spécialise dans l'histoire africaine, plus particulierement I'égyptologie. Comme journaliste, on le retrouve à la fois dans les médias électroniques où il anime l'émission Echo d'Afrique et dans la presse écrite. Secrétaire puis Président du Centre culturel africain, Chira est aussi membre fondateur de Safari Maison lnterculrurelle un organisme qui s'occupe de l'accueil et l'orientation des immigrants d'origine africaine. «S'organiser en centre communautaire, c'est un peu recréer un univers de nos origines où nous pouvons nous retrouver. Vivre en groupe renforce le sens de l'identité et stimule le sentiment d'appartenance ... » À l'entendre parler ainsi, on pourrait croire que Chira vit replié sur lui-même. Ce n'est pas le cas. II a enseigné dans les COFIS et valorise particulièrement le rapprochement. Convaincu que la culture est une richesse dont il ne faut nullement priver la jeunesse, il a fait, de ses enfants des polyglottes branchés sur le monde. Calme et posé, il est l'image du griot harpiste moderne aux paroles profondes dont la jeunesse peut s'inspirer.
Novembre
1996
Fille d'exile politique, Joujou Turenne se considère elle même comme une errante. Son enfance, comme elle se plaît à le dire, s'est terminée dans une valise ce jour de 1969 où sa famille a quitté leur Haiti natale pour se retrouver dans ce monde où se mêlait à la fois féérie de la découverte et angoisse d'un monde à refaire. Au sein de sa famille, la culture a toujours joué un rôle de premier plan, s'arrimant à la fois sur des valeurs éducatives progressistes et sur I'enracinement aux traditions. Mouvements, sons et rythmes habitent son âme. Pour elle, il s'agit à la fois d'une thérapie, d'une découverte, d'un moyen d'expression ... c'est en somme ce qui l'encourage à entreprendre des études en psychologie et en récréologie à l'Université d'Ottawa. Attachée à la danse et au théâtre, elle complète un double programme personnalisé d'art thérapeutique où elle explore tour à tour les éléments sous leur forme artistique ou scientifique. Lorsqu'elle décroche le rôle de Passe-Tourelle dans la célèbre série Passe Partout, c'est à la fois un exploit et un précédent. Passe-Tourelle est le premier personnage noir à la télévision populaire francophone. Haut en couleur, aimé du public, le personnage envahit sa vie, se mélange et se confond avec l'artiste au point de les rendre indissociables. Mais c'est dans l'art du
conte qu'elle finit par trouver sa voie. Comme une réponse à ses soucis pédagogiques, didactiques, artistiques, sociaux et politiques, cette tradition puisée dans la nuit des temps, lui fait retrouver l'art de dire des choses simples, des choses vraies. Pour Joujou Turenne, l'arbre à palabre, cette parole de nuit qui voit le jour, est l'essence même de son être.
Octobre
1996
Né le 24 novembre 1953 aux Gonaives en Haiti, Maître Ferrère Clerveaux, 5e dan de Taek Won Do, présente les verrus les plus estimables qui soient. Humble, simple et honnête il se démarque entre autre par son charisme, son calme et son immense générosité. Mais ce qui impressionne surtout chez maître Clerveaux, c'est son curriculum sportif. Athlète, competiteur et entraîneur de cet art martial coréen, il en cumule les titres les plus prestigieux. Sept fois champion canadien, il a été médaillé de bronze à la coupe du monde de 1986. Champion panaméricain à trois reprises, il a participé avec I'équipe canadienne aux Jeux Olympiques de Seoul et a été sélectionné pour les Jeux de Barcelonne. De plus, il est l' entraineur de plusieurs détenteurs de titres mondiaux.
Rien ne semblait de prime abord le destiner à cette carrière. A la fin de l'adolescence, alors qu'il est encore en Haiti, il étudie le karaté. II vient à Montréal pour la première fois à l'âge de 25 ans afin de parciciper à une compétition et il décide d'y rester. D'abord un disciple de Chung Lee, l'élève devient rapidement un maître. II se distingue au sein de sa discipline par vingt-cinq ans d'un enseignement de grande qualité, ponctués de nombreux stages de perfectionnement en Corée. Souplesse, agilité, précision mais surtout détermination et intégrité caractérise ce champion qui possède maintenant sa propre école de Taek Won Do.
Septembre
1996
Dorothy Albike Wills est née a l'île Dominique en 1933, a immigré au Canada à l'âge de quinze ans. Ce fut le début d'un demi siècle voué à la recherche de l'excellence. Diplomée en sociologie, en travail social, en sciences de I'éducation et en philosophie, elle a enseigné au Cégep Vanier et à l'Université Concordia. Enseignante et travailleuse sociale, elle a souvent travaillé avec les clientèles de jeunes mésadaptés socio-affectifs, d'handicapés et de personnes agées. Son implication ne s'est pourtant pas arrêté au monde académique. Elle a siègé pendant six ans au Tribunal de l'immigration et des réfugiés, et a été le premier membre issus de la communauté noire a sièger au conseil d'administration des Services communautaires catholiques. Ex-présidente de la coalition des Noirs du Canada, elle a travaille sur des dossiers comme ceux de l'intégration des travailleurs noirs clans l'industrie du taxi, de l'égalité des droits, de la cause féminie. L'excellence de sa contribution lui a vallu nombre d'honneurs et de médailles, notamment un doctorat en droit Honoris Causa de l'Université Concordia, la médaille de l'ordre du Canada, la médaille d'excellence Martin Luther King Junior. Elle a aussi été nommée Femme de I' année au Salon de la Femme du Québec. Dorothy Wills estime que son parcours n'a rien d'exceprtionnel et que ses succès découlent beaucoup de sa détemination. «Je crois que les individus qui vivent ensemble réussissent ou échouent ensemble. Je n'ai fait que remettre à la cornmunauté. Les encouragements, le support et le sentiment d'apparrenance que la cornmunauté n'a cessé de me donner."
Août
1996
Plusieurs hommages furent rendus a Charles Richard Drew avant sa mort prématurée en I950. Chirurgien en chef de l'Hôpital Freedman, ce chirurgien a consacré sa vie à combattre la discrimination raciale. Chercheur de renom clans le domaine du plasma sanguin, il est le père d'une méthode reconnue de conservation du sang. Le fruit de ses recherches a aidé à sauver des millions de vies depuis la seconde guerre mondiale. Pour ceux qui l'ont connu, le docteur Drew était un homme d'action. Il cultivait aussi un sens de la responsabilité sociale qui etait le fil conducteur de son existence. Populaire, pondéré, charmant, il commença, comme beaucoup d'autres, sa vie d'étudiant universitaire par une bourse d'étude sportive. Pendant les cinq ans que durèrent ses études de médecine à l'Universite McGill, il garda une excellente moyenne générale et obteint même le prix "' Francis William, la plus haute distinction décemée à un étudiant de dernière année de médecine. Près du deux-tiers des chirurgiens noirs de l'époque reçurent leur formation du docteur Charles Drew. Tout au cours de sa vie, il aida à mettre en place des institutions et des fondations dont les mandats de charité et de recherches allaient révolutionner son époque. Il s'illustra surtout, comme l'un des maîtres de sa discipline et laissa derrière lui honneur, gloire et respect. Sa plus grande victoire fut sans doute celle gagnée contre la Croix Rouge pour homogéneiser les banques de sang sans égard a l'origine ethnique du donneur. Le souvenir de sa détermination, de son courage et de son dévouement vivra éternellement.
Juillet
1996
Leo W. Bertley n' est en rien un homme ordinaire. Écrivain, professeur et historien, il a consacré sa vie à interroger le passé pour démontrer la contribution des Noirs à l'histoire du Québec et du Canada. Toutes proportions gardées, son combat pour l'égalité raciale au Canada peut être aisément comparé a celui de Martin Luther King ou de Marcus Garvey aux Etats-Unis. Né à Trinidad, il habite le Canada depuis quarante ans. Titulaire de sept diplomes universitaires décernés par cinq universités canadiennes, membre fondateur du Conseil des Éducateurs noirs du Québec, ex-principal du Da-Costa Hall School et fondateur du prestigieux Institut Gravey, seule école primaire consacrée aux Noirs reconnue par le Ministère de l'Éducation du Québec, son impact sur notre société est important. Sa philosophie, son dévouement et son sens de l'implication ont été pour plusieurs une source d'inspiration. L'un des seuls à avoir écrit sur les Afro-Canadiens, il est l'auteur de titres prestigieux comme "Black Tiles in the Mosaic", "Canada and its people of African descent" ".Anglophone Blacks in Quebec' , etc. De 1981 a 1993, il fut le rédacteur en chef d'un mensuel intitulé "The Afro-Canadian", qui s'interessait à la vie quotidienne des Noirs au Canada. Un admirateur impénitent de Marcus Garvey, Leo Bertley estime que Dieu et la nature font de nous ce que nous sommes mais que nous seuls décidons de ce que nous deviendrons par notre contribution à la société. Présentement enseignant en histoire au Cégep Vanier, Leo Bertley représente pour beaucoup un symbole d'espoir, et constitue une preuve vivante qu'un seul individu peut changer le monde.»
Juin
1996
Né à Port-d'Espagne, Trinidad, le docteur Clarence Bayne est titulaire d'une maîtrise en sciences éconorniques de l'Université de la Colombie Britanique et d'un doctorat en éconornie de l'Université McGill. Professeur titulaire de la faculté de commerce et directeur d'un programme d'étude supérieure à l'Université Concordia Clarence Bayne a participé à de nombreuses conférences à travers le Canada et a publié plusieurs articles scientifiques dans des publications diverses. Les contributions de Clarence Bayne sont innombrables. En 1969, il a monté, financé et géré le pavilion de trinidad-Tobago à Terres des Hommes. La première troupe de théâtre noire de Montréal, le Black Theater Workshop, n'aurait probablement pas survécu n'eut été des vingt-huit années que Clarence Bayne a consacré à sa génèse et à son développement. Poète et dramaturge, la promotion de joue dans sa vie un rôle primordial. L'expertise développée dans ce champs fait de lui un membre du Conseil des Arts de la CUM et le Président de la Fondation pour la promotion des arts et cultures minoritaires. Educateur par excellence, Clarence Bayne a participé à toutes les initiatives de réforme de l'éducation depuis le début des années soixante. Il est membre fondateur de la Coalition Nationale des Noirs du Canada, du Black Studies Centre, du Conseil des éducateurs noirs du Québec ainsi que d'autres prestigieuses institutions communautaires. La contribution de Clarence Bayne à la société a été reconnue par de nombreux acteurs sociaux. C'est ainsi qu'il a reçu entre autres la médaille du Gouverneur général en 1993, le prix Martin Luther King Jr. et le Prix de l'Association des gens d'affaires noirs du Québec.
Mai
1996
Née le 9 octobre 1823, Mary Ann Camberton Shadd etait la fille aînée d'un célèbre abolitionniste qui croyait fermement que les Noirs pourraient atteindre l'équite raciale en misant sur l'éducation. La jeune Mary Ann fut donc élevée dans un pensionnat de Pensylvannie dirigé par des Quakers. A l'âge de seize ans diplôme en poche elle retourne dans sa ville natale pour y fonder une école pour les jeunes Noirs. Fidèle à la philosophie de son père, elle prône la prise-en-charge par les Noirs de la réforme anti-esclavagiste. Après l'adoption de l'Acte sur les esclaves fugitifs en 1850, elle devient la porte-parole des esclaves marrons qui se sauvent vers le Canada. Afin de mieux leur porter assistance, elle déménage a Windsor ou avec l'aide de l'association missionnaire américaine, elle ouvre une nouvelle école. Sa vision privilégie l'integration complète de Ia communauté noire au sein de la société d'accueil, vision qui se démarque nettement de la philosophie ségrégationniste des Noirs Canadiens. Elle fonde en 1853, avec l'aide de Samuel Rinoold Ward, le «Provincial Freeman» un journal hebdomadaire dont elle devient l'âme et la force motrice. Cette publication qui traite des différents aspects de la vie des Noirs au Canada, se poursuit jusqu'en 1859. Après la fermeture du journal, elle
s'intéresse au droit et obtient un diplôme de l'Universite Howard en 1893. Enseignante, auteure, éditeure et joumaliste, Mary Ann Shadd a participé aux mouvement des droits civiques au canada et aux Etats-Unis. En 1881, elle fut une des meneuse du mouvement canadien des suffragettes visant à accorder le droit de vote aux femmes. Elle meurt de cancer a l'été 1893. L'école secondaire Northmount de Montréal fût renommée Shadd Academy en hommage à sa mémoire.